TFS : Veuillez décrire le chemin que vous avez suivi après TFS.
PHILIP JEVTOVIC : J'ai obtenu mon diplôme à TFS en 2010 et j'ai pris une année sabbatique pour jouer au basket-ball dans un lycée privé à Toronto. Je suis ensuite allé à l’université McGill, où j’ai étudié la science économique et la politologie. Pendant les deux premières années, je jouais dans l’équipe de basket-ball universitaire. Pendant la troisième et la quatrième années, je faisais partie de l’équipe d’entraîneurs. J'ai obtenu mon diplôme en 2015 et je suis retourné à Toronto. J'ai travaillé pendant un an pour une société de fonds commun de placement appelée CI Investments. Parallèlement, j'aidais Basketball Canada dans tout travail dont il avait besoin, de l'analytique à l'analyse des performances en passant par l’entraînement. À l’automne 2016, j’ai été embauché à temps plein par Canada Basketball. J'y travaille depuis. C’est une aventure fantastique que de faire partie de l’équipe nationale. Je suis directeur, analyste de haute performance et stratégie, pour tous nos programmes de haute performance au sein de l’organisme et entraîneur de plusieurs équipes. Je suis l’entraîneur adjoint de l’équipe nationale masculine sénior et je faisais partie du personnel de l’équipe olympique l’été dernier. J'ai également obtenu mon MBA du programme Rotman de l'Université de Toronto en 2023.
TFS : Quelle est votre profession et à quoi ressemble une journée type pour vous ?
PHILIP : Je travaille avec notre fédération nationale de basket-ball, Basketball Canada. Je participe à l'analyse de données, à la stratégie et à l'analyse des performances, et je suis entraîneur dans divers programmes. À quoi ressemble une journée dans ma vie ? Eh bien, cela dépend vraiment de la période de l’année. Basketball Canada est différent d’une équipe de sport professionnel ou de la National Basketball Association nord-américaine parce que nous n’avons pas de saison fixe. Nous jouons dans de courtes périodes de compétition tout au long de l’année. À titre d’exemple, nous avons des matchs en novembre. Je passerai donc une grande partie de mon temps à entraîner les joueurs sur le terrain. Sur le terrain, mes principales responsabilités consistent à aider à affronter les adversaires, c’est-à-dire à analyser les adversaires et préparer nos joueurs à les affronter, et à travailler avec eux. Entre les matchs, je consacre mes journées à accomplir beaucoup de tâches administratives ; nous nous préparons également à nos prochains matchs et passons du temps à travailler dans le cadre de nos programmes jeunesse. Les périodes de l’année les plus intéressantes et les plus chargées sont, bien entendu, celles pendant lesquelles nous sommes en compétition. À titre d’exemple, cet été aux Jeux olympiques, tout le monde mettait la main à la pâte toute la journée, tous les jours, pour préparer le prochain match ou la prochaine séance d’entraînement, pour travailler avec les athlètes et pour tout faire pour optimiser les chances de l'équipe de gagner.
TFS : Qu’est-ce qui vous donne le plus de satisfaction dans votre travail ?
PHILIP : Je suis immensément honoré de faire partie du programme de l’équipe nationale canadienne de basket-ball. C’est une chance inouïe pour moi, et j’ai beaucoup appris et mûri au cours de ces huit dernières années au sein de l’organisme. L’un des aspects les plus passionnants et les plus satisfaisants de mon travail est de voir les athlètes intégrer nos programmes de l’Académie junior à l’âge de 11 ou 12 ans et suivre ces programmes tout au long de leur parcours. Certains d’entre eux finissent par représenter notre pays au niveau international. Cela est extrêmement satisfaisant et gratifiant, mais je m’en voudrais si je ne mentionnais pas ma participation aux Jeux olympiques l’été dernier. Ce fut une expérience extraordinaire de faire partie de la grande équipe du Canada et de représenter notre pays. Nous n’avons pas atteint notre objectif ultime de remporter une médaille, mais nous avons beaucoup appris et l’équipe sera, espérons-le, à Los Angeles en 2028 en compétition pour une médaille !
TFS : Comment votre expérience à TFS vous a-t-elle aidé à arriver là où vous êtes aujourd’hui ? Parmi les cours, les activités parascolaires ou les projets auxquels vous avez participé ou les expériences que vous avez vécues à TFS, y en a-t-il qui vous ont aidée à vous préparer ?
PHILIP : J’ai beaucoup participé aux sports dès mon entrée à TFS. J’ai commencé à TFS en septième année. J'ai pratiqué un grand nombre de sports, mais le football et le basket-ball étaient les sports que j'ai pratiqués jusqu'au niveau V. J'ai fait mon début en tant qu’entraîneur de basket-ball lorsque j'étais au niveau IV, ce qui m'a permis de faire beaucoup de progrès du point de vue du leadership. TFS m’a également permis d’acquérir de solides bases scolaires. Étant donné que, dès mon plus jeune âge, on m’a encouragé et que j’ai acquis ces compétences, j'ai pu accomplir des choses comme obtenir mon MBA tout en travaillant à temps plein.
TFS : Comment la langue française et le bilinguisme ont-ils influé sur votre carrière ?
PHILIP : Le français m’a ouvert tellement de portes. Cela n’aurait pas été possible si je parlais couramment une seule langue. L’espagnol, que j’ai également appris à TFS, m’a également bien servi. J'ai décroché mon premier emploi à la société CI Investments parce qu'elle avait besoin de quelqu'un qui parlait français. Dans mon poste actuel à Basketball Canada, j’ai la chance de nouer des relations avec un groupe de personnes plus large que si je ne parlais que l’anglais. Le français et l’espagnol m’ont été très utiles lors de mes voyages à l’étranger. Nous jouons des matchs dans toute l’Amérique latine et l’Europe. Nos athlètes ont également des entraîneurs au Québec. Il est donc plus aisé de parler aux entraîneurs et aux parents en français. Le fait de parler français m’a beaucoup aidé à éliminer quelques obstacles qui peuvent surgir quand il s’agit de nouer des relations et de profiter d’autres occasions.
TFS : Quelles compétences ou leçons tirées de TFS employez-vous le plus souvent dans votre travail ?
PHILIP : Les deux choses sur lesquelles TFS a toujours vraiment mis l’accent lorsque j’y étais élève étaient la capacité de communiquer et le souci du détail. TFS m'a vraiment poussé à faire de grands efforts en raison de la rigueur des études. Comme il n'y avait que peu de place pour se cacher en raison de la petite taille des classes, j'ai été poussé à sortir de ma zone de confort. Qu’il s’agisse de travaux en équipe, d’exposés en classe et de tous les travaux en classe que nous devions faire, il était toujours essentiel de porter une attention particulière aux détails. De plus, les professeurs étaient tous excellents. Ils détectaient mes lacunes et me poussaient à corriger mes points faibles. Ce souci de rigueur m’habite encore aujourd’hui. Les bases que TFS a posées pour moi signifient que je ne néglige pas mon travail et que je donne toujours le meilleur de moi-même. En réfléchissant à mon parcours à TFS, j’apporte beaucoup d’importance à la rigueur. C’était sympa que tout le monde accorde de l’importance au travail assidu et à la réussite scolaire. Être entouré de camarades qui avaient envie d’être de bons élèves représentait une précieuse expérience à vivre dès le plus jeune âge.
TFS : Quels conseils donneriez-vous aux élèves ?
PHILIP : J'ai constaté que les élèves de TFS sont toujours curieux et très disposés à prendre des initiatives. Mon conseil est donc de rester fidèle à cette curiosité tout au long de vos études universitaires et pour le reste de votre vie. Si une carrière dans le sport vous intéresse, il existe de nombreuses façons de vous y engager immédiatement. Il existe beaucoup d’informations auxquelles vous pouvez accéder publiquement en ligne. N’hésitez pas, adressez-vous aux personnes de votre réseau, puis établissez un portefeuille que vous pouvez montrer à des employeurs potentiels. Tirez parti des compétences en communication que vous avez acquises à TFS, car elles sont précieuses. Alors prenez des initiatives et restez curieux.
TFS : Qu'auriez-vous aimé savoir pendant vos études à TFS qui aurait pu mieux vous préparer à la vie après l'obtention de votre diplôme ?
PHILIP : TFS est rigoureux sur le plan des études, mais tout y est très structuré. On vous guide à travers presque tout. Il faut travailler assidument, mais le soutien est solide. Après avoir quitté ce système convivial et solidaire, vous vous retrouverez dans une piscine géante où c'est chacun pour soi, que ce soient pendant les études du premier cycle ou à votre entrée sur le marché du travail. Vous avez une solide base éducative qui vous aidera. Essayez de surmonter cela en sollicitant l’aide d’autres personnes. Prenez des initiatives et trouvez les ressources qui vous sont offertes. Elles ne viendront pas à vous toutes seules. Participez à autant de choses que possible, dans la mesure du raisonnable bien sûr, et tissez un réseau. Ce sera difficile, mais demander de l’aide et trouver ces ressources au lieu d’attendre qu’elles se présentent vous aidera à démarrer du bon pied.
TFS : Quelle a été votre expérience la plus mémorable à TFS ?
PHILIP : J'ai certainement eu pas mal d’expériences mémorables, mais celle qui m'a le plus marqué est sans aucun doute celle de remporter le championnat de football de la ville au niveau V. C'était le groupe de mes amis les plus proches avec qui je jouais depuis la septième année. Vivre cette expérience avec eux était vraiment unique. L’année précédente, au niveau IV, nous pensions que nous gagnerions. Nous sommes arrivés jusqu’en demi-finales et avons fini par perdre aux tirs au but. Alors l’année suivante, nous sommes revenus et avons travaillé dur. Nous n’étions pas particulièrement exceptionnels, mais nous avons travaillé toute la saison et nous avions tous les atouts pour battre notre grand rival, Crescent School. Nous étions à la traîne au début du match, mais nous avons amélioré notre jeu. Gagner a été l'un des plus beaux moments de notre vie. Je me souviens des joueurs qui se sont sautés les uns sur les autres et notre entraîneur s’est retrouvé dans le bas du tas. On pleurait tous. Ce n’était qu’un championnat provincial, mais cette victoire comptait beaucoup pour nous, car nous avions beaucoup travaillé pour le remporter à la suite de notre défaite l'année précédente. Nous en étions fiers. C’était un moment très important dans ma vie à cette époque-là.