Le français à TFS : une langue commune, une perspective universelle
Si l’ambition académique a grandement contribué à forger la réputation de TFS, c’est bien l’offre d’enseignement en français qui caractérise notre établissement dans sa dimension la plus singulière. Depuis 1962, l’école s’est bâtie sur la conviction que l’apprentissage de la langue de Molière par les locuteurs de celle de Shakespeare favoriserait l’émergence d’un sentiment national canadien tout en offrant de nouvelles perspectives sur la diversité du monde. Près de soixante ans plus tard, TFS n’a rien perdu de cette vocation.
« Toronto French » déclamait-on spontanément pour évoquer la jeune et audacieuse institution de langue française campée au cœur de la capitale de l’Ontario. Son acronyme en trois lettres ne faisait pas encore école à cet âge charnière de l’histoire canadienne. En 1962, le pays n’a pas 100 ans et encore bien du chemin à parcourir pour faire nation. À cette époque, dans l’esprit de quelques précurseurs, la maîtrise des deux langues officielles du Canada, l’anglais et le français, doit permettre à chacun de faire un pas vers l’autre – de marcher ensemble vers une destinée commune. La Toronto French School devient la première école francophone à ouvrir ses portes en Ontario.
Dès lors projet d’aspiration nationale, son horizon n’en demeure pas moins international. Grâce à des enseignants issus de part et d’autre du monde francophone, du Liban notamment dans un premier temps, du Maghreb, de la France, mais aussi bien sûr des diverses régions francophones du Canada, TFS prend peu à peu la forme d’une mosaïque culturelle à l’image d’une société contemporaine canadienne en pleine évolution démographique. Chacun apportant dans ses bagages la diversité de sa culture, sa passion pour la langue française et sa soif de partage.
L’école tend alors à assumer cette vision globale fondée sur son appartenance à cette galaxie francophone. C’est dans ce contexte que les programmes français sont progressivement introduits dans la mesure où, du point de vue d’un jeune élève torontois, ils offrent à regarder le monde par l’intermédiaire d’un prisme nouveau, le plus souvent atypique à ses yeux.
« Avant d’arriver à TFS en Niveau I (4ème), même si je parlais assez bien le français du fait que j’étais auparavant inscrit dans une école francophone, je ne connaissais rien à la France ou aux autres pays francophones en dehors du Canada. Grâce à TFS, j’ai non seulement continué d’améliorer mon français, mais aussi acquis de nouvelles perspectives. Cela me permet d’envisager l’avenir avec un œil ouvert sur le monde », témoigne Ryan W., élève de Niveau V (Terminale) dans sa lettre remise au chef d'établissement au moment de quitter TFS au troisième trimestre 2021.
Ouvrir grands les yeux de ses élèves sur le monde qui les entoure pour former des citoyens dignes de s’y accomplir. Telle est l’ambition de TFS à l’appui de l’inestimable éventail culturel que forme sa communauté. En ce sens, la francophonie est un redoutable alibi. La célébration cette année à l’École secondaire de la Journée internationale de la francophonie, de concert avec des jeunes francophones d’Espagne, de France et du Maroc, ou l’exploration par les autres annexes de diverses régions francophones du monde – parfois inattendues – favorisent la prise de conscience chez nos élèves du rayonnement de la langue française et des opportunités que celle-ci procure. À qui bien sûr entend la manier avec un enthousiasme effréné tout en acceptant d’éprouver sans relâche l’étendue de ses circonvolutions.
En outre, pour la première fois cette année, TFS s’est associée à la Semaine de la francophonie de Toronto, un événement annuel qui regroupe les acteurs institutionnels et associatifs de la francophonie torontoise pour célébrer la langue française sous toutes ses formes et dans toute sa diversité. Notre école a eu le privilège de présenter deux ateliers virtuels, l’un consacré au conte musical Pierre et Loup, l’autre autour des expressions françaises les plus insolites, respectivement animés par un enseignant de musique de La p’tite école et une professeure documentaliste de l’École secondaire. Une autre façon d’honorer l’âme originelle du projet TFS tout en s’engageant à regarder l’avenir… en français.